LE SERAIL- Parmelan

samedi 19 décembre 2015 participants: Alain M, Christophe L, Pascal D (SCASSE), Gérald L (SCA) et JF R.

TPST 7h30 Jackpot au Sérail!!!?? L’autre titre aurait pu être : » feux d’artifice au sérail….avec des pétards mouillés ».

Rdv à 8h30 à Aviernoz, nous posons les voitures en dessous de l’Anglette, avant les épingles à cheveux. Rapide montée dans l’alpage où l’on compte les névés. On ne se croirait pas fin décembre! Nous rentrons dans le trou vers 10h15, je profite de la visite pour enlever la corde du puits d’entrée, elle ira direct à la poubelle tellement elle fait envie de descendre dessus. Le névé en bas du puits a bien fondu, la glace est recouverte de terre sèche et ça facilite bien la descente et il n’y a plus de glace dans l’étroiture, on ne s’en plaindra pas. Nous descendons tranquillou en faisant un peu de tourisme et en commentant les passages. Mes compagnons ne connaissant pas, je leur fait découvrir les lieux, la suite sera moins agréable. Environ 1h15 plus tard, nous voici devant l’entrée des Pleureuses. L’objectif est de topographier une galerie qui a été vue 1 fois lors de la 1ère en 2005 et depuis …plus rien. En théorie nous devrions faire de la 1ère car l’explorateur s’était arrêté sur rien. Donc nous voici à s’enfoncer dans les petits conduits des Pleureuses. Malgré la saison et l’étiage maxi, on trouve pas mal de petits affluents actifs. On arrive tant bien que mal au terminus topo, le point 34. Je me rappelle avoir terminé la topo à ce carrefour. En dessous le ruisseau part dans une petite galerie explorée par Jerry, Mimi et Bernard. Le fond est plutôt infâme d’après eux. En tout cas, aujourd’hui, le ruisseau a du débit et j’ai pas envie de me gaujer là-dedans. Donc on s’enfile à droite dans une galerie étroite, un peu grasse et au-dessus du  ruisseau. Petit puits de 6m et ça continue en méandre plus ou moins large dans l’urgonien. Jusque-là, ça fait pas de doute, ça a été vu. On arrive dans un petit élargissement avec plusieurs petits affluents. Finalement ça coule pas mal dans ce secteur, la neige fond et cette galerie draine une bonne partie de l’eau qui passe dans le coin. On se demandait où elle passait, c’est une partie de la solution. La suite s’annonce moins drôle. La galerie ne fait plus que 80cm de haut et avec une bonne flaque d’eau (voir photo du passage acrobatohumide) C’est l’heure du casse-croûte, mes compères sortent la bouffe et moi je me vautre dans le conduit. Je mouille un peu mais ça vaut le coup. Le passage bas fait 8m et après ça s’agrandit, à droite encore un affluent impénétrable gonfle le ruisseau. Et devant j’aperçois un autre carrefour. Ca sent bon tout ça. Avant de faire 1/2 tour pour manger, je pousse une reconnaissance. Je fais 5m et là encore un carrefour. L’eau arrive par la droite d’un conduit rectiligne et part à gauche dans une galerie concrétionnée. Yaouh! Jackpot. C’est sûr que là c’est de la pointe. Vu le passage précédent, je doute que quelqu’un soit déjà venu par là.  Je reviens manger en vitesse avec les collègues et on repart vers le fond. L’ambiance monte, monte, nous sommes bien excités et la pause est vite expédiée. Nous décidons de croquer la pointe et de faire la topo au retour. Ça fait tellement longtemps que j’en ai pas fait, que je ne résiste pas. Ça barre un peu dans tous les sens. Il y a des affluents de partout et des traces de crue à 60 cm du sol. Faut pas venir en période humide. On note au passage que nous sommes retombés dans l’hauterivien et dès qu’on prend de la hauteur, nous repassons dans l’urgonien. Nous passons le boyau humide et attaquons la branche de droite, l’amont. On y rencontre pêle-mêle: un gros puits remontant, une faille arrosée dans l’urgonien, une petite escalade donnant accès à une autre, de l’eau encore et toujours. Retour au carrefour et nous parcourons la petit ruisseau qui court dans une galerie de plus en plus grosse. Ici c’est encore l’hauterivien avec pas mal de concrétions et tout à coup on déboule dans une salle (danse l’urgonien) se terminant sur une grosse trémie. L’eau s’infiltre à la basse de l’éboulis. Nous cherchons un passage au pied de la trémie mais rien à faire. La solution se trouve au-dessus. Une petite escalade à faire permettra d’accéder à un palier sous d’énormes blocs gros comme des voitures (pas des sans permis, des grosses berlines!). Et au-dessus il faudra encore grimper pour accéder au sommet de la trémie. On doit se trouver en bas d’un gouffre conséquent. A ma connaissance il n’y en a pas en surface… La photo donne une idée du volume. Alain, en fin limier, et avant qu’on saccage tout avec nos bottes, cherche des traces d’un passage précédent. Et il en a trouvé le bougre! Il faut se rendre à l’évidence, on a fait une 2ème et pas une 1ère. Finalement cette galerie n’existait pas, elle n’était pas topographiée, donc c’était quand même un peu de la pointe. Et puis il faut avouer qu’on sait bien fait plaisir et ça a été un bon moment de partage avec des compagnons inhabituels, nous avons tous apprécié. Restait plus qu’à rejoindre la surface où une température agréable nous attendait vers 18h. Pas étonnant que ça pissait de partout. Il devait faire 6° au moins à 1500m. Au final nous avons rajouté 185m de topo, ce qui porte à 2842m topographiés le développement du Sérail. Nous devrions dépasser les 3 km l’an prochain avec ce qu’il reste à cartographier.

Jean-François R