Compte-rendu de la sortie du 17/09/2023 aux Lutins

Nous avons RDV à 8h à l’Anglettaz.
 
Les objectifs de la journée sont les suivants :
  • Changer les cordes de montée et de descente du Brexit, complètement pleines de boue (ce qui rend la progression épuisante voire dangereuse), et améliorer l’équipement dans la descente ;
  • Faire une escalade à l’aval, suite à l’observation par Daniel d’un départ potentiel en hauteur ;
  • Terminer la desobstruction entamée par Hugues la dernière fois, désobstruction qui permettrait peut être de mettre le pied dans un affluent très ventilé, un peu avant le siphon amont, en rive droite.
 
En se répartissant le matériel… je m’aperçois que j’ai oublié mon perfo à la maison. Nous allons donc devoir nous contenter d’un perfo pour 2 équipes. Voyons le côté positif des choses : on sera moins chargés.
Chargés, nous le sommes tout de même avec les cordes de rechange du Brexit, les amarrages, le matériel de tir et le matériel d’escalade…
Descente sans trop histoire.
Arrivés au pied du Brexit, Clément et Didier passent par le bas, alors que Daniel et moi passons par le haut (Daniel parce qu’il a du mal à s’enfiler en bas, et moi pour l’aider au rééquipement du Brexit).
Dans le Brexit, c’est un peu galère : certains maillons ne veulent plus s’ouvrir, les 2/3 mousquetons zicral à vis qui sont restés en place ne veulent plus s’ouvrir sont en train d’exploser de corrosion, et les cordes à démonter sont lourdes de boue. Nous changeons la corde de montée dans le Brexit et la déviation ainsi que, après avoir revu l’équipement, la première corde de descente. C’est bien mieux à la descente.
 
Pendant que nous sommes en train d’essayer de faire le ménage dans le Brexit, Didier et Clément en profite pour visiter la rivière jusqu’au siphon amont pour faire des photos.

Dans le collecteur des Lutins

 
 

Clément devant le siphon amont (vers les Vers Luisants) des Lutins

 
Nous les rejoignons et partons chacun de notre côté :
  • Clément et Daniel vont faire l’escalade à l’aval (avec l’unique perfo) ;
  • Didier et moi allons terminer la desobstruction (à la main) ;
Compte-rendu de l’équipe escalade à l’aval :
(Rédaction par Clément)

Nous partons avec Daniel en direction du siphon aval. Après 150 m environ, Daniel a repéré un conduit fossile qui pourrait partir dans un axe différent de la galerie. On se restaure rapidement et je pars pour l’escalade. Je suis en vérité un peu gelé. Je monte vers le premier renfoncement indiqué en 5 points (voir croquis d’explo) mais cela semble tout bouché. De cette première escalade je passe sur un pont rocheux et prend pieds 10m en aval, perché dans le haut de la galerie et au pieds d’un nouveau départ au-dessus de ma tête. Je rééquipe pour que Daniel puisse monter « en direct » et je déséquipe l’endroit par lequel je suis monté. Daniel ne semble pas très inspiré par ma volonté d’aller voir plus haut ici. Je le rejoins par la voie directe et nous reprenons l’escalade qui es ici très facile. Je monte de 10 m en mettant deux points car on peut faire de l’opposition. Il y a 10m plus haut cette fois ci un vrai départ de Galerie. Je mets un point et vais visiter le début de la galerie. C’est une conduite forcée de 3 par 3 environ. Rapidement, il y a un crèvement qui retombe dans le collecteur sous-jacent. On peut le franchir à l’aide d’une corde. Ensuite la galerie reprend confortable. Elle remonte en pente douce puis descend. On s’arrête sur un endroit à équiper mais cela continu. On est toujours apparemment au-dessus du collecteur. Cela pourrait être intéressant éventuellement pour shunter les siphons terminaux bien que nous ne sentions pas véritablement de courant d’air pour le moment. Nous laissons l’escalade équipé et repartons voir Hugues et Didier.

 
Compte-rendu de l’équipe désobstruction à l’amont
(Rédaction par Hugues)
Sans perfo, nous devons nous débrouiller pour faire tomber la grosse patate décrochée la dernière fois et qui s’est coincée en travers du passage.
Nous nous relayons au burin, à la massette et au pied de biche et finissons par faire tomber la patate.
 
Nous descendons dans la faille, large d’environ 1 à 2m, et mettons les pieds dans ce qui n’est (en ce moment ?) qu’un petit affluent insignifiant dans l’Hauterivien noir. Il y a de magnifiques huitres, oursins, rostres et autres fossiles.

Fossile d’huitre aux Lutins

 
Malheureusement, ça pince rapidement devant nous. Le courant d’air est assez fort et vient d’ouvertures noires réparties sur la hauteur de la faille, mais infranchissables sans faire un chantier. Ayant encore d’autres explorations en cours par ailleurs avec de plus grands enjeux, on décide de laisser pour les générations futures.
 
Après être remontés, Didier et moi nous engageons dans la galerie glaiseuse située juste un peu plus haut que j’avais trouvée il y a bien longtemps déjà, et d’où vient également un gros courant d’air. Une 2ème équipe constituée de Daniel, Didier H et Achille l’avait parcourue en partie. Achille seul avait poussé un peu plus loin et s’était arrêté « sur rien ». Là, la galerie est devenue un vrai cloaque. Ca fait « slursh » ou « slurp » en fonction qu’on pose ou qu’on lève le pied. Dans un laminoir au sol argileux à peu près sec, le courant d’air est absolument dingue. Derrière, on abouti dans une sorte de salle qui se poursuit ensuite sous forme d’une galerie en diagonale, sans plancher continu. Trop risqué de continuer sans installer une main courante avec cette maudite glaise. Trouveras t-on la motivation de revenir et traverser à nouveau le cloaque, ou bien laissera t-on la suite aux générations futures ?
 
Au retour, lavage du matériel et prélèvement par Didier de Niphargus, de planaires et d’une aselle (on va pas faire les malins, on ne savait pas ce que c’était sur le coup) dans une gouille sur le côté de la rivière.
 
A la remontée, tout le monde passe par le Brexit glaiseux.
Je remonte le dernier et peste contre les copains qui n’ont pas changé la corde boueuse du bas comme convenu… jusqu’à ce que je m’aperçoive en arrivant au fractionnement que c’est bien la nouvelle corde… déjà aussi tapissée que l’ancienne !
Idem pour la 1ère corde en arrivant du haut, que nous avons posé ce matin mais qui ne ressemble déjà plus à rien. Les bloqueurs redescendent déjà une fois sur deux. Nous avons donc remplacé ces cordes pour rien.
 
Dans le grand puits, Clément tente de se débarrasser de Didier au moyen d’une pavasse. Mais c’est raté. Et Daniel a failli être une victime collatérale.
 
Je remonte les veilles cordes qui seront mises au rebut et sort bon dernier chargé d’un kit qui pèse comme un âne mort.
 
Retour à la voiture pour la dernière paire vers 21h15… ben l’Anglettaz était fermée.
Comme dirait Daniel « on a l’impression d’être un poulpe qui a été tabassé pour être mangé ».
 
Commentaire global de Clément :
Ce trou a été le lieu de travaux titanesques qui oblige le respect et qui permette une progression très facile jusqu’au collecteur. Mise à part la partie un peu sale de la fin de la descente : c’est une classique parfaite et la rivière de Bunant vaut le coup d’œil même si son débit faible (fort étiage) m’a un peu déçu.