Suite à notre visite avec André et les deux nouveaux membres dimanche passé, l’envie de chatouiller le fond de la perle a fait son chemin.
Toute cette eau qui coule depuis des temps immémoriaux dans cette cavité a sûrement creusé et agrandit cette 3eme rivière souterraine; elle reste pour le moment inconnue des spéléos. Quelques entrées de cavités par ci par là, des courant d’air qui jouent à cache-cache, la deuxième perte du Foulire difficile à creuser, la Perte de Langletaz reste la seule avec un actif conséquent et de jolis volumes de galerie; certains diront que dans cette roche il n’y a rien de simple, pourtant Germinal nous a montré le contraire.
La suite et la désobe ne sont pas des plus simples: un boyau alimenté par le ruisseau souterrain de la perte débouche en cascade dans la salle, elle s’infiltre ensuite dans le boyau en pente de 10m de long sur 2m de large; l’eau coule et finit par se perdre en dessous de nous 3m avant le terminus.
La suite, un conduit en forme de trou de serrure de 4m bouché à son extrémité par de la glaise; il y a 20 ans avec le Seb, nous avions vu l’eau s’écouler 1m en dessous mais c’était trop étroit; nous avions déjà gratté dans cette glaise et comme je me plais à le raconter, un flacon avec un bouchon avait été trouvé, planté. Comment était il arrivé là ? il a tout simplement flotté à chaque crue et s’est redéposé un peu plus loin à chaque fois. On y trouve aussi des bouts de bois qui ont suivi le même chemin.
Revenons à nos moutons. Bien sûr je contacte le Seb pour lui annoncer la nouvelle de la reprise de la désobe; il n’a pas hésité une seconde et ce lundi, nous revoilà devant la trape d’entrée de la Perle comme il y a 20 ans. 20mn plus tard, on est devant cette galerie. On se souvient tous les deux de notre arrivée par la cascade: comme on n’avait plus de corde pour la descendre, nos deux 8 de poitrine accrochés à un rocher nous avaient permis de poser le pied dans cette magnifique salle.
On y va. Dans le diverticule du fond il n’y a pas de trace d’eau. C’est parti. On casse du rocher… ce n’est pas facile de se contorsionner ici. Seb remonte plusieurs fois pour évacuer les blocs et pour ne pas respirer les poussières de désobe qui stagnent. Après deux bonnes heures de travail, on commence à fatiguer. Je lui fais signe que je remonte le matos; lui, il en veut encore et il continue de gratter, mais quand j’arrive devant la cascade, le débit a doublé et crache presque à l’horizontale dans la salle; le petit lac se remplit rapidement et prend le passage que l’on a utilisé relativement au sec jusqu’à maintenant. » Seb, il faut remonter, il y a une crue « . Il me rejoint rapidement. On est très surpris de la vitesse du changement de configuration même si on ne risque rien pour le moment… ça mouille les chaussures…
Allez, on rentre; le passage de Gouillette coule un peu plus mais rien de méchant.
Ps: comme j’ai changé de voiture, j’ai oublié les bourres. Heureusement, en fouillant dans le débarras de notre ami Mathieu, on a trouvé du papier… il est bien lui !
La Boulange & le Seb